Les pathologies urgentes

Quand dois-je consulter en urgence ?

Les corps étrangers oculaires sont des objets qui entrent en contact avec le globe oculaire et peuvent entraîner des dommages. Le risque est présent lors de tâches telles que le tronçonnage de bois ou de métaux, le meulage, le jardinage et toute activité professionnelle à risque.

Les symptômes les plus courants sont la douleur, la rougeur de l’oeil et une baisse de l’acuité visuelle.

Il existe deux principaux types de corps étrangers oculaires : les corps étrangers de surface et les corps étrangers intra-oculaires. Les corps étrangers de surface sont petits et se trouvent sur la cornée ou la conjonctive.

Une consultation ophtalmologique immédiate est nécessaire et l’ablation est généralement effectuée au cabinet, sans passage au bloc opératoire. Des collyres sont nécessaires pour faciliter la cicatrisation de la surface oculaire et éviter une surinfection.

Les corps étrangers intra-oculaires sont plus dangereux car ils peuvent perforer la paroi du globe oculaire et se loger à l’intérieur de l’oeil. La prise en charge de ce type de corps est forcément chirurgicale et l’extraction doit être effectuée au bloc opératoire.

Les conséquences possibles sont une taie cornéenne centrale, une cataracte traumatique, un décollement de rétine et une sidérose ou une chalcose bulbaire. La meilleure prise en charge des corps étrangers oculaires est la prévention. Le port de lunettes de protection peut aider à éviter les blessures oculaires et à préserver la vision.

Il ne faut pas oublier que la vaccination anti tétanique est primordiale. En effet, vous ne pouvez pas décéder d’un corps étranger mais du tétanos si.

Les brûlures oculaires sont une lésion de la cornée, la partie frontale de l’œil, qui peut être causée par une exposition à des températures élevées, des produits chimiques ou des rayonnements.

Les brûlures thermiques sont les plus courantes et se produisent lorsque la cornée est exposée à des températures élevées, telles que de l’eau chaude, de l’huile chaude, du vomi ou du métal en fusion.

Les brûlures chimiques se produisent lorsque des produits chimiques tels que des acides ou des bases sont accidentellement renversés sur l’œil. Les brûlures radiologiques sont les plus rares et se produisent lorsque les yeux sont exposés à des rayonnements, tels que ceux émis par des appareils médicaux.

Symptômes et complications :

Les symptômes des brûlures oculaires peuvent inclure des douleurs oculaires, des rougeurs, une vision floue, des démangeaisons, des secrétions oculaires, une perte de vision et une sensibilité à la lumière.

Les brûlures thermiques et chimiques peuvent également provoquer des gonflements et des blanchiments de la cornée.

Les brûlures oculaires peuvent également entraîner des complications à plus long terme, notamment une cécité, une cataracte et une perte permanente de la vision. Des lésions des paupières ou leur déformation, source de frottements pathologiques sur la surface oculaire et, donc, de lésions secondaires à distance de la brûlure.

Traitement :

Le traitement des brûlures oculaires est urgent et doit être effectué sous la supervision d’un ophtalmologiste. Le traitement implique généralement des gouttes oculaires ou des collyres contenant des antibiotiques pour lutter contre l’infection bactérienne, des corticoïdes pour réduire l’inflammation et des analgésiques.

Toute brûlure oculaire est une urgence la prise en charge doit commencer le plus tôt possible sur le lieu de l’accident, voici quelques conseils : 

  • Si possible, il faut enlever immédiatement d’éventuelles lentilles de contact, si la victime de l’accident en porte.
  • Un rinçage abondant doit être réalisé sans délai, en cas de projection de produit chimique. Une solution de diphotérine peut être utilisée mais, si ce type de dispositif n’est pas disponible, un rinçage à l’eau claire (en bouteille ou du robinet) est parfaitement adapté. 
  • Le rinçage doit durer au minimum 5 à 10 minutes par oeil atteint. L’oeil doit être maintenu ouvert pour que le rinçage soit efficace.

Par la suite, une consultation en urgence chez l’ophtalmologiste est indiquée à savoir le jour même.

Certaines brûlures oculaires nécessitent une prise en charge chirurgicale, au bloc opératoire. Dans certains cas, l’ophtalmologiste procède à une greffe de membrane amniotique, sur la surface oculaire, pour limiter l’inflammation et faciliter la cicatrisation locale.

Plus à distance de la brûlure, une reconstruction chirurgicale est parfois nécessaire (paupières, culs-de-sacs conjonctivaux).

Bien que protégé par les os de la face et du crâne, qui forment l’orbite, et par les paupières, l’oeil est vulnérable aux traumatismes oculaires plus ou moins sévères.

On distingue deux catégories de traumatismes du globe oculaire : les traumatismes non perforants et les traumatismes perforants. Tous les traumatismes oculaires nécessitent un examen ophtalmologique urgent, afin d’évaluer précisément les lésions et de prévenir des complications potentiellement graves.

Les traumatismes non perforants incluent les ulcérations et les lacérations de la surface oculaire, ainsi que les contusions oculaires. Les ulcérations provoquent des douleurs oculaires intenses et peuvent entraîner une baisse de l’acuité visuelle. Les lacérations sont plus profondes que les ulcérations et peuvent provoquer une cicatrisation plus difficile. Les contusions peuvent entraîner des lésions des structures intra-oculaires et des conséquences à long terme, notamment une cataracte post-traumatique et un glaucome post-traumatique.

Les traumatismes perforants sont des traumatismes qui transpercent la paroi du globe oculaire. Ils sont extrêmement graves et nécessitent une prise en charge chirurgicale urgente. Ils peuvent survenir en cas de traumatisme avec un objet aiguisé ou tranchant, ou encore en cas de contusions à très haute cinétique. Le port d’équipement de protection oculaire est essentiel pour éviter ce type de traumatisme, en milieu professionnel ou pour la pratique de sports à risque.

Les paupières recouvrent les globes oculaires et jouent un rôle essentiel dans la lubrification de la surface oculaire, parce qu’elles participent à la fabrication du film lacrymal et à son étalement, via le clignement. Elles contiennent plusieurs dizaines de glandes lacrymales, appelées glandes de Meibomius, qui produisent une substance huileuse appelée meibum.

Le meibum joue un rôle essentiel dans la stabilité du film lacrymal. Lorsqu’une de ces glandes s’obstrue, le meibum s’accumule à l’intérieur du tube, ce qui provoque une inflammation locale qui se manifeste par des douleurs de la paupière atteinte, une rougeur et un oedème. Dans certains cas, le patient peut palper une tuméfaction lorsqu’il masse la zone douloureuse. On peut aussi voir une lésion jaunâtre à travers la conjonctive en retournant la paupière.

Si le chalazion est superficiel sous la peau ou la conjonctive, il peut fistuliser et s’écouler sur la peau ou dans le cul-de-sac conjonctival.

Le chalazion est une urgence ophtalmologique très fréquente qui peut survenir à tout âge, sur chacune des 4 paupières. La présence d’un chalazion peut également évoquer certaines pathologies ophtalmologiques sous-jacentes telles que la blépharite, la rosacée oculaire ou l’astigmatisme.

Le traitement d’un chalazion comporte plusieurs temps. Dans un premier temps, il convient de contrôler l’inflammation locale, responsable de la rougeur et des douleurs, par l’application de pommades oculaires contenant généralement de la cortisone. Dans un second temps, des massages du chalazion sont conseillés, pour faciliter sa vidange et sa régression. En cas d’échec des massages, la tuméfaction persiste et une incision chirurgicale peut être réalisée par l’ophtalmologiste. Enfin, après la régression du chalazion, une prise en charge de la pathologie sous-jacente est envisagée pour éviter les récidives.

Le diagnostic du chalazion est parfois confondu avec celui de l’orgelet, qui est une infection de la base d’un cil, au bord libre de la paupière. Les symptômes qui en résultent ressemblent à ceux d’un chalazion, mais on observe généralement un point blanc à la base du cil incriminé. Le traitement de l’orgelet repose sur l’application locale de pommades antibiotiques.

La conjonctivite est l’une des urgences ophtalmologiques les plus fréquentes, causée par des infections virales, bactériennes, allergiques ou immunologiques.

La conjonctive est une fine couche transparente qui tapisse l’intérieur des paupières et recouvre la surface du globe oculaire, à l’exception de la cornée. Elle contient des glandes qui lubrifient les yeux et joue un rôle protecteur pour ces derniers. Elle se manifeste généralement par une rougeur d’un ou des deux yeux, une larmoiement et un flou visuel modéré. Parfois, elle s’accompagne de sécrétions oculaires abondantes et, lors des conjonctivites infectieuses, d’un gonflement des ganglions lymphatiques situés devant l’oreille.

Les conjonctivites allergiques, quant à elles, se caractérisent par des démangeaisons oculaires intenses.

Il est important de consulter un ophtalmologiste afin d’effectuer un diagnostic précis, car toute rougeur oculaire n’est pas une conjonctivite. Selon la cause, différents agents pathogènes peuvent être responsables des conjonctivites : adénovirus, herpès, Neisseria gonorrheae, Chlamydiae Trachomatis, Haemophilus influenzae, Pasteurella multocida, allergènes, système immunitaire, médicaments, maladies auto-immunes, etc.

En cas de conjonctivite virale, il est important d’assurer une hygiène des mains particulièrement rigoureuse afin d’éviter la diffusion de l’infection dans l’entourage et, pour certains métiers, il peut être nécessaire d’éviter le milieu professionnel, notamment lorsqu’il est en contact avec la petite enfance.

Les conjonctivites peuvent parfois évoluer vers des tableaux sévères, dont il faudra alors surveiller l’évolution. Pour cela, votre médecin pourra vous prescrire des examens complémentaires afin de surveiller la santé de vos yeux et d’effectuer un traitement adapté. Les conjonctivites allergiques sont généralement responsables de démangeaisons oculaires très importantes et peuvent survenir à tout moment en fonction des allergènes mis en contact avec la surface oculaire. Les allergènes peuvent être transportés par l’air, par les mains, et se trouver dans le maquillage ou les crèmes corporelles. On distingue les conjonctivites allergiques saisonnières et perannuelles. Les conjonctivites immunologiques sont parfois dues à un dysfonctionnement du système immunitaire du patient, qui génère un épisode inflammatoire sur la surface oculaire.

Certaines maladies auto-immunes, comme la pemphigoïde bulleuse, peuvent générer des épisodes inflammatoires au niveau de la conjonctive, avec, parfois, des conséquences lourdes sur la structure de la surface oculaire. Certains traitements et collyres peuvent également être à l’origine de conjonctivites immunologiques.

Le traitement des conjonctivites nécessite des lavages oculaires fréquents et, selon la cause, des traitements supplémentaires peuvent être prescrits par votre ophtalmologiste. Par exemple, les antibiotiques sont généralement uniquement utilisés en seconde intention, lorsque les lavages et les antiseptiques ne sont pas efficaces. Dans le cadre des conjonctivites immunologiques ou allergiques nous pouvons être amenés à introduire des corticoïdes ou des anti histaminiques en collyre.

L’uvéite est une inflammation des tissus intra-oculaires qui peut avoir des conséquences graves. Elle se manifeste par des douleurs oculaires, une rougeur et une baisse de l’acuité visuelle. Elle peut toucher un seul oeil ou les deux yeux en même temps et peut être causée par une infection, un traitement médicamenteux, une maladie auto-immune ou un cancer.

Dans un grand nombre de cas, la cause de l’uvéite n’est pas connue. Les facteurs de risque principaux de l’uvéite sont l’âge, le sexe et certaines maladies auto-immunes telles que la spondylarthrite ankylosante, la maladie de Crohn, la sarcoïdose, le zona et la sclérose en plaques.

Les principaux symptômes de l’uvéite sont des douleurs oculaires, une rougeur et une baisse de l’acuité visuelle. Il est important de consulter un médecin ophtalmologiste en cas de survenue de ces symptômes, car le traitement doit être mis en place le plus rapidement possible pour éviter les complications et la perte totale de la vision.

Le traitement de l’uvéite repose sur l’utilisation de traitements anti-inflammatoires sous forme de collyres, d’injections oculaires ou de comprimés. Un bilan complémentaire est également réalisé pour rechercher une cause possible et adapter le traitement. Les complications de l’uvéite sont nombreuses et peuvent aller jusqu’à la perte totale de la vision. Pour éviter ces complications, il est important de consulter un ophtalmologiste dès que l’on remarque des symptômes liés à l’uvéite et d’en suivre attentivement le traitement.

Le glaucome aigu est une des urgences ophtalmologiques les plus graves. Il se manifeste par des douleurs oculaires importantes, qui ne concernent le plus souvent qu’un seul oeil. D’autres symptômes tels qu’une vision altérée et une rougeur de l’oeil peuvent également accompagner la crise.

Le glaucome aigu se produit lorsque l’iris entre en contact avec la cornée et empêche l’humeur aqueuse de s’évacuer. La pression intra-oculaire augmente alors très rapidement et atteint des valeurs dramatiquement élevées. La cornée est alors le siège d’un oedème et perd sa transparence, le muscle constricteur de la pupille se nécrose et la taille de la pupille ne peut plus varier, le cristallin se cataracte et le nerf optique s’altère très vite.

Le glaucome aigu survient le plus souvent sans signe avant-coureur et est plus fréquent après 50 ans. Une surveillance ophtalmologique médicale régulière et la prise en compte des médicaments contre-indiqués sont les meilleures préventions. Si une crise de glaucome aigu survient, elle doit être prise en charge sans délai par un ophtalmologiste. La prise en charge nécessite l’instauration de traitements hypotonisants, la réalisation d’une iridotomie périphérique au laser et une chirurgie d’extraction du cristallin.

Dans le cas où un des deux yeux a subi une crise, un traitement préventif est mis en place sur le deuxième. La précocité de la prise en charge conditionne le pronostic visuel final, car une perte irréversible de la vision peut malheureusement s’installer en quelques heures.

Les facteurs de risque du glaucome aigu sont les suivants :

• Avoir plus de 50 ans
• Une prédisposition anatomique à la fermeture de l’angle irido-cornéen
• Une prise de médicaments susceptibles de dilater la pupille
• Une prédisposition génétique
• Une pression intraoculaire élevée
• Une exposition prolongée à des niveaux élevés de lumière
• Une déshydratation
• Une intolérance à certaines substances chimiques ou à certaines substances présentes dans les produits cosmétiques
• Une intervention chirurgicale oculaire précédente
• Des antécédents de glaucome aigu ou chronique

Un abcès est un amas de germes infectieux. Une telle lésion peut se produire sur la cornée, à la surface de l’oeil, et altérer sa transparence. Il existe des abcès bactériens, fongiques, amibiens. Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur d’abcès cornéen.

La cornée est un tissu transparent qui constitue une partie de la surface du globe oculaire.  Elle se situe en avant de l’iris (partie colorée du regard). Elle peut être comparée à un pare-brise à travers lequel la lumière va pouvoir pénétrer à l’intérieur du globe oculaire. 

Toute pathologie qui va altérer la transparence de la cornée peut dégrader définitivement la qualité de la vision.

La cornée est protégée par une couche superficielle qu’on appelle “l’épithélium”. Lorsque cette couche est abîmée, même de façon microscopique, des microbes peuvent atteindre le stroma sous-jacent et y proliférer. La multiplication de ces microbes peut créer un abcès de la cornée. On parle de kératite infectieuse.

Plusieurs types de microbes peuvent causer un abcès de la cornée :

  • les bactéries, qu’elles soient manuportées ou présentes sur la peau des paupières ou à la base des cils,
  • les champignons (on parle alors de “kératite fongique”, ou encore de “kératomycose”),
  • les parasites, tout particulièrement les amibes.

Les virus sont également une cause fréquente de kératite infectieuse, mais n’aboutissent généralement pas à la formation d’abcès, sauf en cas de surinfection de la lésion par une bactérie.

La présence d’un abcès sur la cornée se manifeste par :

  • des douleurs oculaires,
  • une rougeur oculaire importante, tout autour de la cornée (le “cercle péri-kératique”),
  • une baisse de l’acuité visuelle, d’autant plus marquée que l’abcès se situe à proximité de l’axe visuel,
  • la présence d’une lésion blanchâtre, visible sur la cornée : c’est l’abcès à proprement parler.

L’abcès de cornée est une urgence thérapeutique. Ces signes doivent conduire à une consultation ophtalmologique urgente et à la mise en place d’un traitement adapté.

Le port de lentilles de contact est un facteur de risque majeur d’abcès cornéen.

En effet, les lentilles induisent des micro-traumatismes sur la surface de l’oeil, occasionnant des brèches dans l’épithélium. En parallèle, elles se recouvrent, après utilisation, d’un biofilm, qui contient des germes potentiellement dangereux pour la surface oculaire (essentiellement les lentilles à renouvellement mensuel, trimestriel ou annuel).

L’eau du robinet n’est pas stérile. Dès lors, un rinçage des lentilles avec celle-ci ou la prise de douches avec les lentilles sur les yeux (y compris les yeux fermés) sont autant de conduites à risque d’infection. Les kératites amibiennes sont particulièrement sévères et surviennent, en France, majoritairement dans ce type de situation.

Le boîtier de conservation des lentilles est également un nid potentiel pour des germes. C’est pourquoi il doit être renouvelé fréquemment et entretenu avec soin pendant toute sa période d’utilisation. 

D’une manière générale, si vous êtes porteur de lentilles de contact et que vous présentez une rougeur oculaire, il convient d’interrompre sans délai le port de lentilles, de porter vos lunettes et, si la rougeur ne régresse pas rapidement, de consulter un ophtalmologiste en urgence.

Ce conseil est valable quel que soit le type de lentilles portées.

Le traitement d’un abcès de cornée dépend de sa cause. En effet, les antibiotiques ne sont efficaces que sur les abcès bactériens et la suspicion d’une infection fongique ou amibienne doit amener à la prescription de traitements adaptés.

La recherche du germe en cause nécessite parfois des prélèvements locaux et des analyses en laboratoire.

Les traitements sont, dans la majorité des cas, instillés sous la forme de collyres ou de pommade ophtalmiques. Les instillations sont très nombreuses au cours de la journée, pour amener à une stérilisation efficace de l’abcès.

Certains critères de gravité conduisent parfois à une hospitalisation en centre spécialisé, pour permettre l’administration de collyres dits “fortifiés”, dont la délivrance est uniquement hospitalière.

Après stérilisation, il convient de prendre en charge les conséquences de l’abcès, notamment de sa cicatrice. Une infection du stroma cornéen laisse très souvent la place à une taie, opaque, qui altère la fonction visuelle.

Une greffe de cornée peut être envisagée pour les cas les plus graves, avec séquelles visuelles lourdes.

L’oeil est un organe complexe, composé d’un globe oculaire rempli d’une poche de gel appelée corps vitréen. Il est situé entre le cristallin, à l’avant, et la rétine, en arrière. Lorsque le vitré se liquéfie, ses protéines transparentes et son eau peuvent projeter leur ombre sur la rétine, ce qui est l’un des symptômes des corps flottants.

Les corps flottants sont des phénomènes extrêmement fréquents et constituent une urgence ophtalmologique quotidienne pour les médecins spécialistes. Les patients décrivent la présence de “mouches volantes”, de “filaments”, de “points”, qui sont mobiles et suivent les mouvements oculaires avec un léger retard.

Ces symptômes n’entraînent pas de baisse de l’acuité visuelle et ne sont pas douloureux. L’apparition de corps flottants peut être naturelle ou provoquée par un traumatisme oculaire. Quoi qu’il en soit, elle doit conduire à une consultation ophtalmologique urgente pour rechercher des complications rétiniennes, telles que la déchirure rétinienne et le décollement de la rétine.

Une déchirure rétinienne peut se compliquer de décollement de la rétine si le liquide intra-oculaire s’engouffe dans la déchirure et soulève les tissus rétiniens. Cette complication se manifeste par une baisse profonde de l’acuité visuelle ou par une amputation du champ visuel, généralement sur un seul oeil. Elle impose une prise en charge chirurgicale au bloc opératoire.

Quant aux corps flottants vitréens, aucun traitement n’est recommandé en France. Les symptômes s’atténuent généralement en quelques semaines. Cependant, si la déchirure rétinienne est présente, elle doit être traitée par un barrage au laser Argon, qui est réalisé au cabinet de l’ophtalmologiste.

En conclusion, l’apparition de corps flottants impose une consultation ophtalmologique urgente pour éliminer la présence d’une déchirure rétinienne et prévenir un éventuel décollement de la rétine. Le décollement de la rétine se produit lorsque le liquide intra-oculaire s’engouffe dans une déchirure existante et soulève les tissus rétiniens. Cette complication se manifeste par une baisse profonde de l’acuité visuelle ou par une amputation du champ visuel, généralement sur un seul oeil. Elle n’est pas douloureuse. La prise en charge du décollement de la rétine est chirurgicale et doit être réalisée dans un délai court.

La technique opératoire dépend du diagnostic précis et de différents critères, propres à chaque oeil. Seul un chirurgien spécialisé en chirurgie vitréo-rétinienne est à même de réaliser ce type de procédure. L’objectif du traitement est de réduire le décollement en refermant la déchirure et en scellant la rétine. Cela peut être réalisé par le recours à des lasers, à des cryothérapies ou à des sclérectomies. Une fois la déchirure fermée, le vitré peut être aspiré afin de réduire la pression sur la rétine et éviter le décollement ultérieur. Des vitrectomies peuvent également être nécessaires pour traiter le décollement de la rétine.

La choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC) est une maladie oculaire qui affecte les jeunes et les adultes sains. Elle se caractérise par la présence de liquide sous-rétinien qui provient de la choroïde et provoque un décollement de la rétine. Les symptômes les plus fréquents sont une tache aveugle floue ou sombre au centre de la vision, l’ondulation des lignes droites ou des objets qui semblent plus petits ou plus éloignés.

Un examen ophtalmologique complet est nécessaire pour diagnostiquer et traiter la CRSC. Les examens peuvent inclure une rétinographie, une autofluorescence, une tomographie par cohérence optique et une angiographie en fluorescence au vert d’indocyanine.

Dans certains cas, la maladie guérit spontanément avec une perte visuelle faible ou nulle. Dans d’autres cas, une photocoagulation peut être nécessaire pour traiter la maladie. La thérapie photodynamique peut également être utilisée pour provoquer l’occlusion des zones de fuite et tenter de rétablir la vision.
Il est important de noter que l’accumulation chronique de fluide sous les couches de la rétine peut entraîner une perte de vision permanente et irréversible. Il est donc important de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les complications et maintenir la vision.

La neuropathie ischémique antérieure aiguë (NIAA) est une condition neurologique rare et grave qui se produit lorsque le flux sanguin vers le cerveau est interrompu. La NIAA est une forme d’AVC qui se produit lorsqu’une artère qui alimente le cerveau se bloque ou se rétrécit soudainement.

Les symptômes peuvent inclure des difficultés à parler ou à marcher, des faiblesses ou des engourdissements dans les bras ou les jambes, une vision floue ou une perte soudaine de la vision, des maux de tête soudains et violents et des étourdissements. Les facteurs de risque pour la NIAA comprennent l’âge, le diabète, l’hypertension, l’hyperlipidémie, le tabagisme, l’alcoolisme, un régime alimentaire malsain et un mode de vie sédentaire.

Les personnes qui ont des antécédents familiaux de NIAA sont également à risque accru. Le traitement de la NIAA est principalement symptomatique et peut inclure des médicaments pour réduire la pression artérielle, des anticoagulants pour prévenir la formation de caillots sanguins et des médicaments pour contrôler le taux de sucre dans le sang. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour rétablir le flux sanguin vers le cerveau.

La prise de mesures préventives est essentielle pour réduire le risque de NIAA. Cela comprend le maintien d’un poids santé, la pratique d’une activité physique régulière, l’arrêt du tabagisme et l’adoption d’un régime alimentaire sain et équilibré. Si vous souffrez d’hypertension ou de diabète, il est important de suivre les recommandations de votre médecin pour contrôler ces conditions. Les personnes ayant des antécédents familiaux de NIAA devraient consulter un médecin pour obtenir des conseils sur la prévention et le traitement de cette condition.

L’occlusion de l’artère centrale de la rétine est une urgence ophtalmologique qui peut provoquer une perte de vision permanente. Cette condition est cause par une obstruction partielle ou totale de l’artère centrale de la rétine, une artère principale qui fournit de l’oxygène et des nutriments aux cellules nerveuses de la rétine.

La cause la plus fréquente de cette condition est le durcissement des artères et la formation de caillots sanguins (athérosclérose), mais elle peut aussi être causée par des traumatismes oculaires, des tumeurs, des maladies infectieuses, des maladies systémiques ou des anomalies congénitales.

Les symptômes d’une occlusion de l’artère centrale de la rétine peuvent inclure des flashes de lumière, des taches noires ou des points devant les yeux, une diminution de la vision périphérique ou une vision double. Les symptômes peuvent apparaître soudainement ou s’aggraver progressivement.

Une fois que l’occlusion est diagnostiquée, un traitement rapide est nécessaire pour prévenir les dommages permanents à la rétine et à la vision. Le traitement de l’occlusion de l’artère centrale de la rétine peut inclure des médicaments pour dissoudre les caillots sanguins, des injections intraoculaires pour libérer le blocage, des médicaments pour abaisser la pression intraoculaire et des traitements laser pour prévenir la cicatrisation.

Dans certains cas, la chirurgie peut être nécessaire pour enlever le caillot sanguin et rétablir la circulation sanguine. Le traitement est déterminé en fonction de la cause sous-jacente et des symptômes du patient. Bien que le traitement peut améliorer ou prévenir les dommages à la rétine, il ne peut pas toujours rétablir la vision perdue. Par conséquent, il est important de consulter un ophtalmologiste dès que des symptômes apparaissent afin de réduire les risques de perte de vision permanente.

L’occlusion de l’artère centrale de la rétine est une urgence ophtalmologique mais également neurologique, et il faut considérer celle ci comme un accident vasculaire cérébral (AVC). Un AVC se produit lorsque l’alimentation en sang d’une partie du cerveau est interrompue, ce qui peut entraîner une perte de mouvement, de sensibilité et de fonction cognitive.

En cas de suspicion d’occlusion de l’artère centrale de la rétine, une hospitalisation d’urgence est nécessaire pour surveiller le patient et diagnostiquer l’occlusion. Les examens peuvent inclure une tomodensitométrie (TDM), une angiographie rétinienne et une échographie. Une fois que la cause est identifiée, un traitement approprié peut être mis en place pour réduire le risque d’un AVC. Les traitements peuvent inclure des médicaments pour dissoudre les caillots sanguins, des injections intraoculaires pour libérer le blocage et des médicaments pour abaisser la pression intraoculaire.

Dans certains cas, la chirurgie peut être nécessaire pour enlever le caillot sanguin et rétablir la circulation sanguine. Un traitement rapide et adéquat est essentiel pour réduire le risque d’AVC et prévenir les dommages permanents à la rétine et à la vision. Par conséquent, il est important de consulter un ophtalmologiste dès que des symptômes apparaissent afin de réduire les risques de perte de vision permanente.

Les occlusions veineuses rétiniennes sont la conséquence d’un ralentissement brutal de la circulation sanguine dans la rétine. Elles sont responsables d’une baisse de la vision qui peut être plus ou moins sévère. On estime qu’en France, chaque année, 20 000 personnes sont atteintes de cette maladie, avec un âge moyen des patients atteints compris entre 55 et 65 ans.

Le diagnostic est généralement porté par un ophtalmologiste en examinant le fond d’œil. Des examens complémentaires, tels que des photographies du fond d’œil, un scan de la rétine (appelé OCT) et parfois une angiographie, peuvent être nécessaires. Les symptômes de cette maladie sont le ralentissement de la circulation sanguine et un œdème de la rétine (l’œdème maculaire).

L’hypertension artérielle et le glaucome sont fréquemment associés à l’occlusion veineuse rétinienne et peuvent entraîner une perte visuelle. Le traitement peut inclure des injections intravitréennes d’anti-VEGF pour réduire l’œdème maculaire et des implants de corticoïdes pour réduire l’inflammation rétinienne et l’œdème.

Dans certains cas plus sévères, un laser peut être nécessaire pour éviter l’apparition de néovaisseaux rétiniens réactionnels. Les occlusions veineuses rétiniennes peuvent durer plusieurs mois, voire devenir chroniques pendant plusieurs années. La gravité de la perte visuelle dépendra de chaque cas et certains patients peuvent guérir sans séquelles.

La névrite optique rétrobulbaire (NORB) est une inflammation du nerf optique en arrière du globe oculaire. Elle se distingue de la neuropapillite, qui est une inflammation du nerf optique au niveau de la rétine et qui s’accompagne d’un œdème papillaire.

La névrite optique rétrobulbaire se traduit par une baisse importante de l’acuité visuelle, un flou visuel et une diminution des contrastes, sans atteinte visible de la papille optique au fond d’œil.

Quels sont les symptômes de la névrite optique rétrobulbaire ?

Les symptômes de la névrite optique rétrobulbaire incluent une baisse modérée à sévère de l’acuité visuelle, un flou visuel, une diminution des contrastes, des douleurs oculaires lors des mouvements des yeux et une altération de la vision en couleur. Cette altération est très souvent accompagnée de céphalées.

Qui, quand consulter en cas de névrite optique rétrobulbaire ?

Dès l’apparition des symptômes, il est recommandé de consulter son médecin traitant. Ce dernier pourra vous adresser à un spécialiste ophtalmologiste si besoin.

Quelle est la durée d’une névrite optique rétrobulbaire ?

La durée d’une névrite optique rétrobulbaire dépend de la cause sous-jacente. La majorité des cas se résorbent spontanément avec un retour de la vision dans les 2 ou 3 mois qui suivent l’apparition des symptômes. Cependant, certains patients présentent des épisodes répétés de névrite optique.

Quelles sont les complications de la névrite optique rétrobulbaire ?

Le risque majeur de complication en cas de névrite optique rétrobulbaire est la cécité complète.

Quels sont les examens et analyses nécessaires en cas de névrite optique rétrobulbaire ?

Le médecin va évaluer la situation en pratiquant un examen approfondi à l’aide d’un ophtalmoscope, qui permet d’observer la tête du nerf optique à la recherche d’un œdème ou d’hémorragie. Tester le champ de vision permet aussi de révéler un scotome. L’ophtalmologiste pourra réaliser un OCT (tomographie par cohérence optique) qui permettra de mettre en évidence une atteinte du nerf optique et d’éliminer d’autres causes de baisse brutale de l’acuité visuelle. Enfin, une IRM (imagerie par résonance magnétique) est l’examen de référence en cas de suspicion de névrite optique rétrobulbaire. Elle est pratiquée avec injection de gadolinium et permet de mettre en évidence une hypertrophie du nerf optique. L’IRM peut également permettre de diagnostiquer une SEP, une neuromyélite optique ou plus rarement une tumeur comprimant le nerf optique.

Quel traitement doit-on suivre en cas de névrite optique rétrobulbaire ?

Le traitement de la névrite optique rétrobulbaire consiste essentiellement à traiter sa cause. Une prise en charge précoce et adaptée permet la rémission du nerf optique. Dans la plupart des cas, la douleur oculaire disparaît spontanément en quelques jours et les problèmes visuels s’améliorent. Cependant, la récupération n’est pas toujours parfaite. Dans une petite minorité des cas, la vision continue à se dégrader au cours du temps. Un traitement anti-inflammatoire intraveineux à base de corticostéroïdes est alors généralement prescrit.

L’herpès oculaire est une infection virale très grave qui peut aboutir à une perte de vision permanente. Elle est due à des virus du groupe Herpes, le plus connu étant le Herpes Simplex Virus (HSV) et le Virus Zona Varicelle (VZV).

La majeure partie de la population a déjà été exposée à l’un ou l’autre de ces virus, qui persistent à l’état quiescent et peuvent se réactiver en cas d’affaiblissement du système immunitaire.

Les symptômes peuvent être très variés et dépendent des tissus oculaires atteints. On peut notamment observer une conjonctivite herpétique ou zoostérienne, une kératite herpétique ou zoostérienne, une uvée, une rétine, des vaisseaux sanguins rétiniens…

Le port de lentilles de contact est un facteur de risque de réactivation oculaire du virus, tout comme la prise d’un médicament immuno-suppresseur, certaines chirurgies, l’exposition aux ultra-violets ou encore la fatigue.

En cas de symptômes oculaires tels que rougeur, larmoiement, douleurs ou baisse de vision, il est important de consulter un ophtalmologiste en urgence et d’interrompre le port des lentilles de contact. Le traitement des infections herpétiques et zoostériennes repose sur des traitements antiviraux adaptés et une prise en charge chirurgicale peut être nécessaire en cas de perforation cornéenne ou de séquelles lourdes.

L’hémorragie sous-conjonctivale est une urgence ophtalmologique très courante qui donne lieu à une rougeur oculaire parfois très étendue, remplaçant tout le blanc de l’œil. Le sang sous la conjonctive, la pellicule qui recouvre le blanc de l’œil, est à l’origine de cette couleur rouge vive.

Deux causes principales peuvent générer cet épisode : un traumatisme de la surface oculaire ou une poussée d’hypertension artérielle.

Le saignement peut être plus important chez une personne qui prend des traitements anti-coagulants ou des fluidifiants sanguins (aspirine, anti-agrégants plaquettaires). De même, un patient qui présente des troubles de la coagulation sanguine est plus à risque de présenter une hémorragie sous-conjonctivale étendue. Heureusement, cette atteinte est bénigne et n’entraîne ni douleur, ni baisse d’acuité visuelle. Elle se résorbe progressivement, à l’instar d’un saignement sous-cutané. Aucun traitement n’est nécessaire ; aucun collyre ne permet d’accélérer le blanchiment de l’œil.

Si vous présentez des épisodes répétitifs, fréquents, alors une hypertension artérielle méconnue (ou mal équilibrée) doit être recherchée. Un bilan de la coagulation sanguine pourrait également être discuté avec votre médecin traitant. Une consultation ophtalmologique d’urgence est justifiée afin de confirmer le diagnostic précis et d’éliminer d’autres hypothèses potentielles.

La dacryocystite aiguë est une infection bactérienne du sac lacrymal, qui se manifeste par une douleur, une rougeur et un œdème localisés autour du sac lacrymal. La pression sur le sac lacrymal entraîne généralement le reflux de matériel mucoïde dans les méats lacrymaux, ce qui est un signe caractéristique de la maladie. D’autres symptômes associés peuvent inclure une augmentation du volume du sac lacrymal, des démangeaisons oculaires et une sensation de corps étranger.

Le traitement de la dacryocystite aiguë consiste à appliquer des compresses chaudes et à prescrire un antibiotique par voie orale ou intraveineuse selon la gravité de l’infection. Les antibiotiques sont généralement des céphalosporines de première génération ou des pénicillines synthétiques résistantes à la pénicillinase. Si l’infection ne répond pas à ces traitements, il est possible que le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) soit en cause et il faudra alors adapter l’antibiothérapie en conséquence. Il peut également être nécessaire de procéder à un drainage chirurgical de l’abcès et de modifier les antibiotiques en fonction des résultats des cultures.

Pour traiter la dacryocystite chronique, le traitement radical consistera le plus souvent en une dacryocystorhinostomie chirurgicale, afin de créer un canal entre le sac lacrymal et la cavité nasale. Les patients présentant une conjonctivite chronique peuvent également bénéficier d’un traitement chirurgical pour éliminer la cause de l’infection.

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