Paupières

Avant-Propos

Les paupières représentent l’enveloppe protectrice de l’œil. Elles appliquent le film lacrymal sur l’œil lors de chaque clignement pour une lubrification permanente, recouvrant la cornée et la conjonctivite. Cette fine pellicule de larmes maintient la cornée transparente, ce qui est vital pour une vision de bonne qualité.

Les pathologies palpébrales, en altérant la position des paupières, provoquent des symptômes comme l’irritation de l’œil ou des paupières, ou une difficulté à complètement fermer l’œil, pouvant aller jusqu’à des infections oculaires.

Il ne faut donc pas minimiser la pathologie palpébrale dans votre vision.

Ainsi, il faut aborder le sujet sous deux angles :

L'angle pathologique

De nombreuses pathologies touchent les paupières, comme la malformation ou la malposition, l’inflammation, mais aussi le traumatisme et la tumeur.

L'angle esthétique

Les plus connus sont le dermatochalasis (excès de peau) et les rides, notamment les rides de la patte d’oie.

80 % de l’expression du visage passe par le regard, ce que nous avons pu tous constater durant le Covid avec le port permanent du masque en lieu fermé. Le regard peut vous donner un aspect fatigué, notamment avec les paupières tombantes comme un aspect lumineux lorsque celles-ci sont ajustées correctement.

Il faut toujours garder à l’esprit que l’aspect fonctionnel prime sur l’aspect esthétique. N’oubliez jamais que vos paupières présentent l’enveloppe protectrice de votre œil. Une chirurgie esthétique palpébrale mal dosée peut aller jusqu’à provoquer des irritations permanentes par innoclusion palpébrale (absence de fermeture des paupières de façon incomplète). Il est important de bien prendre en considération cette notion et d’en parler à votre chirurgien ophtalmologue pour allier l’esthétique avec le respect de votre œil.

L'anatomie palpébrale

Il faut se projeter avec une paupière supérieure et une paupière inférieure.

La paupière supérieure est mobile grâce au muscle releveur qui s’insère au tarse via l’aponévrose du releveur, permettant d’ouvrir la paupière comme un store.

L’orbiculaire situé à la fois sur la paupière supérieure et inférieure permet de fermer celles-ci.

Paupières d'un patient

Les paupières via l’ouverture par le releveur palpébral et la fermeture par l’orbiculaire permettent une lubrification de l’œil et de le protéger spontanément durant le sommeil ou par réflexe.

Le tarse est la partie dure de la paupière qui s’entrechoque à chaque clignement, permettant de participer à l’expression du contenu des glandes de meibomus, qui sont étalées le long du bord libre des paupières.

Les paupières sont en contact avec l’œil via la conjonctive palpébrale, permettant d’éviter des frottements durant les mouvements d’ouverture et de fermeture de celles-ci.

Les malpositions palpébrales

Les malpositions palpébrales référencent les cas de paupières n’assurant pas ou plus leur rôle protecteur. La position sur l’œil devient gênante au quotidien. Il en existe différents types comme le ptosis, le dermatochalasis, la lagophtalmie, l’entropion, l’ectropion, le trichiasis ou les cils frottants. Bien souvent, les cas de malposition palpébrale sont liés à l’âge, les muscles palpébraux étant moins efficaces avec le temps.

Le ptosis représente une fermeture anormale de l’œil lorsqu’il est ouvert. La paupière chute du fait que le muscle du releveur ne soit pas ou plus en mesure de la maintenir ouverte. Cela peut être progressif en fonction de l’âge de la personne, mais peut aussi se présenter dès la naissance. On parle alors de « ptosis congénital ».

Une opération chirurgicale pourra permettre de résoudre le problème de ptosis, que cela concerne la diminution du champ visuel ou bien l’esthétique même du regard.


Le dermatochalasis est une accumulation de peau en excès au niveau de la paupière supérieure. Liée à l’âge, le relâchement des tissus palpébraux peut entrainer une baisse du champ visuel et nécessitera d’être opéré chirurgicalement pour retirer l’amas de graisse dans certains cas.

La lagophtalmie présente le cas d’une paupière ne pouvant pas se fermer suffisamment. L’œil est exposé en permanence à son environnement et peut s’irriter et engendrer une « kératite » (inflammation de l’œil). Cela se produit parfois à la suite d’une paralysie faciale ou d’un état post-traumatique, mais peut aussi être congénital et se présenter dès la naissance.


Un suivi régulier est nécessaire avec un traitement adapté à base de goutes et pommade, ou le port de lentilles médicales « pansement » avant une chirurgie par exemple.

L’entropion est le cas d’une paupière se retournant vers l’intérieur de l’œil. Le vieillissement, comme une modification post-infectieuse d’un entropion cicatriciel peut en être la cause. Les cils de l’œil sont alors en contact avec la surface oculaire dite « cornée ». Cela entraine douleurs et irritations, voire même une diminution de la vue du fait de la contraction d’une « kératite » (inflammation de l’œil) pour le patient.

La stabilité palpébrale doit être rectifiée via une intervention chirurgicale.

L’ectropion est le cas d’une paupière se retournant vers l’extérieur de l’œil. Celle-ci est alors exposée à son environnement et cela provoque généralement des rougeurs, des irritations ou un larmoiement de l’œil pouvant aller jusqu’à l’infection de la paupière.

En fonction de la gravité du cas, la chirurgie peut être vivement conseillée.

Le trichiasis marque une orientation des cils dans la direction de la surface oculaire. Cela engendre des irritations menant à des conjonctivites ou kératite (inflammation de l’œil).

L’intervention par électrocoagulation ciliaire ou laser peut-être nécessaire, de même qu’une opération chirurgicale de la paupière pour une reconstruction de l’ensemble.

 

Une plaie palpébrale entraîne systématiquement une vérification plus profonde d’atteinte du globe oculaire. C’est une urgence médico-chirurgicale qui nécessite la recherche d’un corps étranger en contact avec l’œil. Bien souvent, cela se produit lors d’accident ménagers, de morsures d’animaux ou d’altercations physiques engendrant coup et blessures.

Les tumeurs de la paupière

Les tumeurs de la paupière se caractérisent par une excroissance des tissus de la paupière. Elles sont la plupart du temps bénignes et se localisent sur une zone précise de la paupière, ou malignes et s’étendent sur une région plus vaste de l’œil.

Les tumeurs bénignes de l’œil concernent des pathologies pour lesquelles une intervention chirurgicale est relativement simple à réaliser. On y répertorie les chalazions, les orgelets et autres dermatoses séborrhéiques.

Les tumeurs malignes de l’œil sont peu fréquentes. Elles nécessitent pour autant un diagnostic médical rapide pour éviter tout risque pour le patient. En cas de détection d’une anormalité, le médecin pratiquera un prélèvement qu’il examinera afin de déterminer le type d’intervention chirurgicale nécessaire à réaliser, cela afin de retirer la tumeur et de reconstruire la zone infectée.

Les tumeurs malignes sont généralement localisées sur la peau, la conjonctive, ainsi que les voies lacrymales de l’œil.

La paralysie faciale entraîne une perte de motricité du visage pouvant être partielle ou totale. Dans certains cas, la personne touchée de paralysie est dans l’incapacité de fermer correctement sa paupière, l’œil se retrouve exposé à son environnement et comme dans le cas précédent de la lagophtalmie, cela peut créer une irritation allant jusqu’à la « kératite » (inflammation de l’œil).

La surface oculaire du patient doit donc être protégée, cela peut se faire par un traitement médical adapté comme des gouttes pour les yeux, de la pommade, des lentilles pansement ou de la toxine botulique. Cela peut également être traité via la chirurgie, en repositionnant les paupières ou en implantant une plaque profilée alourdissant la paupière supérieure pour favoriser sa fermeture.

Le blépharospasme se caractérise par une fermeture répétée et involontaire de la paupière. Il s’agit de spasmes liés à la contraction des muscles palpébraux. Il est possible de remédier au problème via des injections botuliques, ou bien par une chirurgie des paupières en pratiquant une ablation du muscle orbiculaire ou une suspension des paupières supérieures.

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